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Ma blouse, mon stétho et mes chaussures
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8 juillet 2008

La peur au ventre

Il est possible que vous connaissiez cette peur. Celle qui vous tord les tripes, celle qui envahit chacune de vos alvéoles pulmonaires, celle qui parvient à se répandre dans le moindre capillaire. Cette peur sinueuse, emballant le coeur, les glandes lacrymales, s'empare des parcelles neuronales.
Cette nuit, j'ai cette peur au fond de moi. Dans le jargon psychiatrique, on pourrait parler d'angoisses... Ceci dit, je ne crois pas que ce terme soit approprié, quoiqu'on ne sait jamais.

Je crains le lendemain, je crains les jours sans lendemain. Je finis par être terrorisée par ma vérité ou plutôt par une possible erreur source de ma vérité. Si tout n'était que fausseté? Si ce n'était qu'un sombre rêve ridicule? Si je refusais de voir la vérité des autres en face? Si tout n'était qu'une triste utopie? Si ma douce mélancolie n'était que subterfuge?

A l'heure qu'il est, je prend conscience que j'ai choisi le chemin centrifuge au lieu de la voie centripète. Alors que cette voix, ces mots, ces silences m'habitent depuis plus de cinq cent jours, pourquoi choisir la route qui m'en éloigne paisiblement et tumultueusement? Pour ne pas s'avouer vaincue? Pour éviter un raz de marée angoissé et sanglotant? Non, je ne serai point vaincue, je ne perdrai rien. Les gens disent souvent "fonce, tu n'as plus rien à perdre"... Qu'en savent-ils? Que peuvent-ils comprendre? RIEN. Je vous l'assure, si même mon petit cerveau embué et torturé ne saisit pas tout, qui pourrait comprendre la douceur d'un café au miel, qui pourrait humer le parfum d'une soirée automnale balconesquebalconesque? Qui pourrait envisager la satisfaction qu'apporte le fait d'être dans cet état de torpeur en mettant machinalement des mots bout à bout?

Mon oranger à l'agonie ne meurt pas, il ressuscite de ses pauvres feuilles flétries. De jolies feuilles vert tendre s'attachent çà et là. Le fil ne paraît plus dénudé, les fibres nerveuses retrouvent leur gaine de myéline, les petits bouts de laine laissés au sein de, désormais, vieux mots ont survécu. Cet oranger, je le contemple béâtement, tendrement, c'est mon secret, c'est mon coffre au trésor.
Il y a un an et des poussières, j'ai perdu un citronnier, les feuilles sont tombées une à une malgré le combat de ce petit arbuste qui tentait de fleurir dans un dernier souffle. Il est mort sur un nuage de poudre aux yeux qui ne souhaitait pas briller. C'était l'hiver au fond de mon coeur.

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