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Ma blouse, mon stétho et mes chaussures
Ma blouse, mon stétho et mes chaussures
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6 mars 2008

Pérégrinations matinales

Il est 7h, j'ai déjà dix minutes de retard sur mon emploi du temps. Je devais partir à 6h50, il est désormais trop tard. Je sors de chez moi en allongeant le pas petit à petit, mes chaussures résonnent dans la rue, rue encore vide à cette heure et en cette période de vacances, chacun de mes pas prend toute son ampleur. Un pas dans une vie, ce n'est pas grand chose, mais cela représente beaucoup si on y réfléchit bien. Au rythme des pas, mon esprit virevolte en tout sens "chaussures, nain, talons, métro, bus, quelle heure est-elle?, blouse, stétho, entrée d'un nouveau patient dans le service, histoires, souvenirs, sourires, larmes, vie, temps, retard...".

Le bruit du métro qui arrive me sort quelque peu de cette torpeur nommée "divagation matinale". Je monte dans un wagon, je m'assieds et le vagabondage peut reprendre en toute tranquillité (ou presque). Je ne sais trop où mon esprit va me mener en ce voyage, mais il semble qu'il veuille me diriger vers le passé, vers de belles histoires, vers de beaux moments.

C'est alors que je me retrouve quelques années en arrière, en train de marcher sur une petite route tortueuse de Normandie, à 5h du matin, regardant les étoiles, au milieu d'un brouillard protecteur... assise sur une espèce de couverture au milieu d'un champ de blé fauché... mangeant des mures à 7h du matin pendant que le jour se lève et que le ciel arbore des teintes rosées...

Puis, me voici le premier janvier 2006, devant un gymnase de loire atlantique, debout, pieds nus, mes chaussures se tenant à côté de moi, un verre de vodka* caramel à la main, les yeux plongés dans ceux d'autrui, échangeant des idées sur l'évolution, la vie... le froid revigorant mes pauvres pieds, la chaleur du vin* blanc moëlleux réveillant le coeur...

Et enfin, sur mon ancien petit balcon, nuit de septembre, étoiles filantes du coeur et de l'âme, sauternes*, deux paires d'yeux en symbiose osmotique, un peu de magie, beaucoup de poudre de tendresse...

Je prends conscience, dans ce métro, que j'ai vécu de belles histoires.

Le reste de la journée est marquée par des pansements, des observations, des examens cliniques, 7 heures de boulot non stop, pas le temps de boire un verre d'eau, une fatigue grandissante.

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